Depuis, le 1er décembre 2014, Donald Tusk a pris ses fonctions de président du Conseil européen. Qui est réellement cet ancien Premier ministre polonais qui a contribué à la réalisation du "miracle polonais" sur le plan économique ? En s’intéressant sur ses origines personnelles et son parcours, on en vient à comprendre ses prises de positions diplomatiques. Par ailleurs, sa vision de l’économie ne laisse également aucun doute sur sa capacité à s’adapter à son nouveau poste au sein de l’Union européenne.
Origines
Donald Tusk, au prénom authentiquement polonais, est né à Gdansk, anciennement Dantzig en allemand, en 1957, célèbre ville où est née le prix Nobel de littérature, Günter Grass, qui parle notamment de la minorité cachoube – dont est issue Donald Tusk – dans ses romans et de la diversité du monde germanique. Les cachoubes sont une minorité poméranienne allemande.
Dantzig est également la ville du grand-père d’Angela Merkel, qui fut sénateur. Donald Tusk dit de cette dernière, "elle est unique pour moi, et moi pour elle. Personne ne sait en Europe que nous sommes du même endroit. Le grand-père d’Angela Merkel était un Danziger. Son grand-père était sénateur ici à Dantzig où mon grand-père a vécu" dit-il, pointant la plage. "Si nous pouvons parler d’amitié en politique, et surtout en diplomatie, alors je pense que nous pouvons dire que c’est une amitié profonde et unique."
Il se dit amoureux de sa "petite patrie" en précisant qu’il s’agit de "la plus ancienne ethnie de Pologne. Cette région a été tout au long des siècles un couloir traversé par tantôt des Allemands, tantôt des Russes".
Son grand père, Jozef Tusk a été incorporé dans la Wehrmacht, qu’il a ensuite quitté. Tusk est actif dans la vie de la communauté cachoube et il a publié le premier manuel pour l’apprentissage de cette langue, ainsi que des livres d’histoire sur sa ville Gdansk. Le fait que Donald Tusk soit issu de cette minorité allemande justifie en partie les choix géopolitiques du dirigeant de l’Union européenne. Par ailleurs, monsieur Tusk est parfaitement germanophone, ne parle pas un mot français, et travaille son anglais depuis seulement quelques semaines.
Il ne cache également pas son passé d’hooligan, "enfant, puis jeune homme, j’étais le voyou typique" se souvient-il, "nous errions dans les rues, vous savez, recherchant des embrouilles", et il est souvent rentré blessé chez lui, suite à des bagarres lors de match de football.
La présidence du Conseil européen est confiée à un homme ne parlant ni le français, ni l’anglais, montrant bien que le rapport de force a réellement changé au sein de l’Europe, et l’Allemagne y a placé "un allemand" sans la nationalité.
Il est par ailleurs, historien de formation et a créé la branche Solidarnosc de sa faculté.